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Synthèse express pour visiteurs pressés

Elever, ça coûte plus que ça ne rapporte. En gros, malgré ce que vous payez en achetant votre chaton, il me reste des frais à charge chaque année.

Pour les moins pressés ou pour ceux qui veulent vérifier, l'article ci-dessous devrait vous informer plus amplement :


 

Conseils pratiques

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MONEY, MONEY
(texte de 2013, qui ne tient pas compte de la hausse des prix survenue depuis)

 

 

Où il est question de gros et de petits sous, histoire de réfléchir
 

Au quotidien, je me rends compte qu’il nous faut compter en moyenne, par mois pour 1 chat (en italique, les calculs pour notre chatterie) :

 

 

- 30 € pour son alimentation (sur la base de 2,5 kg de croquettes à 25 € le sac – Royal Canin, Hills ou Proplan), soit 360€/an pour un particulier.

Cela se réduit avec le nombre de chats, car avec 7 chats actuellement, je constate que je passe  un peu plus de 150 kg de croquettes par an, et les prenant par sacs de 10 kg, le prix passe de 10 à 6€/kg, soit 150€/an/chat pour notre chatterie.

 

- 15/20 € pour l’entretien de sa litière (je place un sac poubelle qui couvre le fond du bac, et je jette le paquet chaque jour. J’utilise de la litière minérale premier prix, et compte 1 sac de 7l pour deux jours, à raison de 0,80 € le sac). Annuellement, 240€.

Pour nos 7 chats, ce budget n'est pas exactement proportionnel au nombre de chats, mais augmente un peu tout de même : pour nos 7 chats, cela me coûte dans les 30€/mois, soit 360€/an, ce qui donne 50€/an/chat.

 

A quoi s’ajoutent, sur l’année, environ 300 € de frais vétérinaire par chat (vermifuges, anti-parasites, rappel de vaccination = 100 € l’an, en prenant une marge de 200 euros correspondant à deux visites + traitements chez le véto pour les problèmes éventuels)

Pour notre chatterie, là, ça augmente : le nombre de chats multiplie les risques sanitaires, et quand un chat déclare quelque chose, il faut souvent traiter tous les chats de la maison ; heureusement, nos vétos ne cherchent pas à nous assassiner, et sans compter les tests de dépistages, juste en santé "normale", on tourne à 300€/an/chat, sans prise de marge.

 

Ce qui nous donne un budget annuel pour 1 chat unique (de race ou non) de 900 € (soit 75 € par mois) dont 200 euros de réserve au cas où.

et en chatterie, ce budget par chat est de 500€/chat/an, sans compter les 200€ tests de dépistage.

 

C’est à prendre en compte, si le budget global de la famille est un peu serré avant de vouloir acquérir un chat (que ce soit auprès d'un éleveur, d'un particulier, ou d'un refuge !)

Avoir un chat, c'est un budget au départ si on choisit un chat de race, mais c'en est un aussi à l'entretien, que le chat soit de race ou non.

 

 

Oui, mais quand même, un chat de race, ça coûte cher à acheter et c'est fragile !

 

A l’entretien,  un chat ne coûte normalement pas plus cher s'il est de race.

Si le chat n’a pas de maladies spécifiques dans sa lignée, il n’y a pas de raison qu’il coûte plus qu’un chat « de gouttière ». Justement, la surveillance des lignées permet aux éleveurs d'éviter de reproduire les chats à problèmes. Les chats sont testés, vous pouvez demander les résultats.

Il est vrai que certaines races sont plus sensibles à telle ou telle maladie ou problème, qu'une sélection "pour le type" sans contrôle sanitaire a fait apparaître. Mais les éleveurs responsables essaient maintenant de contrer ces problèmes, et vous trouverez nombre de mention de tests pour les reproducteurs dont on propose les chatons.

 

Chez le Sibérien, nous surveillons la PKD (polykystose rénale = kystes à l'intérieur des reins entraînant leur défaillance à plus ou moins court terme ; maladie héréditaire) et la HCM (hyper cardio myopathie = épaississement de la paroi cardiaque entraînant une raideur du muscle, et donc une difficulté à battre correctement et longtemps ; maladie héréditaire). A ce jour, ce sont les seules maladies héréditaires repérées et testables (par échographie).

 

Des maladies existent aussi chez les chats "de gouttière", il ne faut pas se leurrer, mais comme on autopsie rarement son compagnon défunt, on ne sait pas toujours quelle maladie l'a emporté.

 

Mais à l’achat, oui, c’est indéniable, le budget n’est pas le même.

 

 

Un joli chat se trouve à 400/500 euros sur des annonces, un chat de race à 750/950 euros : sacrée différence pour "un bout de papier" !!! 

 

La différence peut choquer, mais en fait, elle s'explique assez facilement. Il y a plusieurs facteurs :

 

 - quelque part, l'éleveur a des chats pour la reproduction, qui mangent, vont chez le véto, en expo... et ces coûts sont directement liés au fait d'avoir des chatons : il est "normal" de son point de vue que l'activité d'élevage s'auto-finance. Le prix de vente des chatons inclut l'entretien des adultes, les expos, la recherche des futurs géniteurs.
Dans notre chatterie, les frais courants d'entretien de nos chats adultes sont de 500€/an/chat. Auxquels il faut ajouter 200 € de tests annuels de dépistage (FIV, FelV, HCM, PKD). Si les femelles ne font qu'une portée par an, cette portée doit suffire à permettre à l'éleveur de "boucler" son budget pour cette femelle (et le matou associé).

Cela fait une grosse différence avec ce que voit un particulier, qui n'a qu'un ou deux chats, qu'il doit entretenir de toute façon, et pour qui la vente de la portée est "un bonus".

 

- il y a aussi les impôts : selon votre assiette fiscale, l'argent reçu pour les chatons doit être ajouté à vos revenus (même pour un particulier !), sans déduire les frais occasionnés par la portée. Croyez-moi, ça peut faire "mal" !

 

- si la race n'est pas répandue, trouver des reproducteurs a été difficile, et l'éleveur a dû aligner les euros pour acquérir un couple, ou une femelle.

Pourquoi à son tour ferait-il "cadeau" de prix faibles ? Donc oui, le facteur race jouera un peu dans le prix final, mais pour une petite part. Car un chaton (même de gouttière) a un réel coût, qui n'est pas lié à la race mais aux soins apportés si on fait les choses correctement.

 

Faire les choses correctement pour une portée, c'est :

 

* choisir des parents qui donneront aux chatons à la fois un bon caractère, bonne santé ET la garantie de satisfaire les standards de la race ;

 

* identifier,

* vermifuger, ou faire analyser les selles pour traiter à bon escient ;

* vacciner, 

* soigner pendant 3 mois dans de bonnes conditions, 

* et avant cela, avoir testé les parents pour éliminer les maladies génétiques du programme d’élevage,

* idéalement stériliser le chaton destiné à la compagnie.

 

- C'est aussi nourrir les chatons avec un aliment de qualité (70 €/chaton pour les 3 mois par chaton : croquettes et pâtées, compléments en vitamines etc), leur consacrer du temps pour les rendre proches de nous.

- C'est vacciner et identifier (selon les protocoles et les vaccins, entre 100 et... 250€/chaton ! Comptons 200€) en prenant les rappels en charge afin de s'assurer que le chaton démarre sur de bonne base (et que la famille ne sera pas tentée de faire cette économie au moment de l'achat du chaton)

- S’ajoutent les frais de pédigrées, qui représentent (affixe d’élevage, enregistrement de la portée) dans les 35 €/chaton (davantage au démarrage, car l’affixe coûte 180 euros) par chaton : ce ne sont pas "les papiers" qui justifient le prix de vente d'un chaton, mais tout le reste.

- s'ajoutent enfin 3 vermifuges + les vermifuges remis au familles pour assurer la bonne vermifugation du chaton jusqu'à ses 6 mois = 50€.

 

Sans tenir compte de l'entretien des parents ni de leur achat, ni des impôts, le « coût de production » minimum d’un chaton avoisine les 350 euros : les personnes qui vendent des chats "de type", "croisés" pour 400 euros, (sans garantie de standards - à quoi ressemblera le chat adulte, vous le découvrirez vous-même ! Sans l'identification, ni les vermifuges, ni les vaccins - ni les rappels-, encore moins les tests des parents), souvent à deux mois, ceux-là se font de l'argent puisqu'ils ont limité les frais de 'production' (mais l'acheteur ne fait pas une affaire, puisqu'il aura à sortir dans les 3 mois suivants quasiment 3 à 400 euros en soins / vaccins etc. Comme ces dépenses sont étalées, on ne les voit pas forcément...).

 

 

Et donc, ça rapporte ?

 

 Vous pouvez calculer : avec nos 7 chats, et des achats de gros, nous avons un budget de 700€/an/chat pour les 5 reproducteurs, juste pour l'entretien de base, soit 3500€/an (je ne compte pas Indi et Kéa).

A quoi s'ajoutent... des frais vétos exceptionnels, les diverses taxes (MSA, assurances, frais bancaires, frais d'entretien de la maison, papeterie et frais postaux pour l'envoi des documents et demandes d'analyses aux labos appropriés) : disons plutôt 4500€/an.

 

Imaginons maintenant que nous "produisons" 8 chatons par an (nombre moyen depuis 2011) :

- coûts de portée : 350€/chaton + dont 63€ de TVA par chaton x 8 chatons = 3300€

- vendus à 950€ = 7600€

 

Gloups : 3300€ de frais de portées + 4500€ de frais courants = 7800 € par an. Qu'on retire des 7600€ de recettes : reste un déficit de 700€, qu'on résorbe ici ou là. Chouette, ça ne coûte presque rien !

Re-Gloups : cette année (2013), je n'ai pas eu 8 chatons, mais 7. Pas de bénéfice donc sur 2013  (et pas avant, puisque avant, nous avons acquis 5 reproducteurs) !

 

Alors il y a un remboursement de TVA de l'Etat qui peut faire du bien aussi (c'est bientôt terminé d'ailleurs, l'Europe demande à la France d'aligner la TVA des animaux de compagnie au taux habituel de 19.6%, bientôt 20%), mais on parle de 500, 600€ (estimation, je n'en ai pas encore profité) selon les années, ce qui donne un bilan annuel positif de... 200 €, soit un arbre à chat et une nouvelle paire de rideaux pour remplacer celle détruite par les chatons.

 

200€ par an pour tout ce que représente en temps et en énergie la planification, le suivi de gestation et l'éducation puis le placement auprès de familles aimantes (vous voulez des photos ? des nouvelles ? un chaton habitué à un tas de trucs : eh bien ça prend du temps ! Temps que je consacre volontiers, notez bien, mais temps qui ne me "rapporte" pas ce que vous pouvez imaginer !!!)

 

 

Avec un peu plus de chatons, la donne change, mais pas tant que ça : deux chatons de plus paieraient l'entretien de nos deux neutrés, et donc au-delà de 10 chatons, on peut commencer à se dire que la chatterie pourrait être bénéficiaire, si pas de mauvaise surprise véto !

 

 

Oui mais quand même, les éleveurs se font des sous, non ? (sinon ils arrêteraient !)

 

En posant tout cela à plat, l’idée que les éleveurs sérieux offrant de belles conditions de vie à leurs chats gagneraient de l’argent paraît assez irréelle.

A la rigueur, avec une bonne gestion, mâtinée de chance (pas de gros souci véto sur l'année, reproducteurs qui n'ont plus besoin de tests), de rigueur, et de choix raisonnables, ma foi, pourquoi pas se dire que certains éleveurs sont en bilan positif. Mais pas de beaucoup ! 

 

Ou alors, il faut réduire drastiquement les frais : croquettes bas de gamme, on ne garde pas les retraités ou les minettes qui ont eu des soucis pour reproduire, on fait deux portées par an par femelle avec un seul matou pour toutes, et on limite les vaccinations au strict minimum (sans les rappels).

 

 

Bon OK, admettons que tout cela ne rapporte rien, ou pas grand chose à petite échelle. Pourquoi le faire alors ?

 

Ben parce que c’est une fierté, une motivation (une passion !) de participer à l'amélioration d'une race qui nous remplit de joie, joie que l'on souhaite rendre accessible à d'autres (vous en l’occurrence)...

... et surtout... c'est un réel bonheur d’avoir des chatons à la maison ! Que c’est une aventure extraordinaire, passionnante quand on commence à se pencher sur la génétique.

 

Mais c’est un hobby, qui peut, au mieux coûter, un peu moins cher si on se débrouille bien, si on a de la chance avec son véto, avec ses portées (il y a des petites portées de 1 chaton). La vente des chatons peut soulager le poids financier de cette passion. Mais pas « rapporter », non.

C’est pour cela que nombre d’éleveurs préfèreront garder un chaton, ou bien le donner (à des proches, des gens de confiance), que de mal le vendre (au rabais à des personnes peu reconnaissantes).

 

Si vous êtes arrivés au bout de cet article, vous comprendrez sans doute que les éleveurs avant tout sont des mordus de ce qu'ils font, que ça leur coûtent plus que ça ne leur rapporte. Du coup, 'négocier' le prix de vente demandé par un éleveur, c'est moyennement apprécié. Et penser faire chou gras en revendant les petits de sa minette, c'est un mauvais calcul (sauf à être dénué de tous scrupules).

 

 

Au fait, puisqu'on parle d'argent, pourquoi un chaton non stérilisé est vendu plus cher que quand il est stérilisé ? 

 

Normalement, "produire" un chaton stérilisé coûte plus cher que de ne pas le stériliser. Pourtant, effectivement, un chaton non stérilisé sera cédé plus cher (prix de compagnie + 300€ à ... beaucoup plus).

 

Si le chaton n'est pas stérilisé, c'est que son éleveur l'estime de qualité propre à améliorer la race travaillée = c'est un "super" chaton. Tout comme le foie gras artisanal de superbe qualité se paie plus cher qu'un foie gras industriel, un chaton prometteur en repro se monnaie à un autre niveau.

 

Les chatons destinés à la compagnie (qui peuvent être superbes et peut-être de qualité repro ou expo, mais l'éleveur estime que la lignée est suffisamment présente dans la race et multiplier les reproducteurs issus du même sang peut nuire à la race) seront donc stérilisés, pas seulement pour protéger le pré carré des éleveurs mais pour :

 

=> protéger la race d'une invasion de sujets moyens, et de personnes vendant un peu tout et n'importe quoi, sans un minimum de respect de la race ou d'exigence de santé. Il a été vu par le passé beaucoup d'abus, difficiles à rattraper par la suite.

 

=> contrôler le "sang" (les lignées) présent en repro : si une lignée "envahit" la race, cela peut causer des dommages, en terme de standards, mais aussi de santé.

 

=> s'assurer que nos chatons, dont on a planifié la naissance, suivi le développement, qu'on a bichonnés, vivront ensuite dans de bonnes conditions, et notamment que nos fifilles ne finiront pas mortes à la 3ème portée à l'âge de 20 mois ou nos 'tits mecs dans un enclos insalubre au fond d'un jardin pour saillir des minettes pas mieux lotties.

 

 

Je rappelle à ce sujet que nous ne cédons pas de chaton pour reproduction ni exposition, sauf à des éleveurs expérimentés - non pas pour pénaliser les éleveurs débutants, mais parce que, débutants nous-mêmes, nous ne sommes pas encore suffisamment expérimentés pour déceler les qualités ou les défauts chez des chatons en devenir.

 

 

Ceci étant dit, je peux vous orienter, vous conseiller, partager mon expérience avec vous si l'idée d'avoir une portée, voire de vous lancer dans un élevage vous taraude.

 

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