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Conseils pratiques

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ÉLEVER C'EST FAIRE DES CHOIX

 

 

Y'a une drôle d'ambiance entre éleveurs de chats.
Beaucoup de chchchchchcchhch et de pssspssspspps, (par derrière, hein, sinon, on pourrait se retrouver à devoir assumer son ragotage, et pour ça, il faut des couilles que peu ont)... mais il y a aussi des amitiés sincères.

 

Il y a des gens qu'on apprécie, d'autres qu'on apprécie moins. Et certains qu'on n'aime carrément pas. Comme dans la "vraie vie", notez bien ; mais le tout est trempé dans la passion, et ça, c'est pas bon du tout.

Passion et élevage, ça va ensemble, comme un p#### de b#### de mariage à la c###.

 

Normalement, on aime nos chats, on aime la race, on aime les chatons et ce qu'on fait. Jusque là, tout va bien, on se dit qu'on devrait aimer ceux qui ont la même passion.
Oui mais... élever, c'est aussi une question d'argent - c'est clair, on ne "donne" pas nos chatons, ou pas sur une base régulière. Donc, y'a une question d'argent. Celui qu'on dépense, et celui qu'on fait entrer.

 

Quand la balance entre ce qu'on rentre et ce qu'on dépense n'est pas favorable à notre histoire, et qu'on pense que d'autres éleveurs s'en tirent mieux, ça chchchchch et ça pssspssssppsss, parce que forcément, l'autre là, celui qui n'arrête pas de vendre des chatons à tour de bras, s'il s'en sort, c'est parce qu'il... fait porter ses femelles plein de fois, ne dépiste pas ses reproducteurs, se fiche du suivi sanitaire, n'est pas aux normes CE 2015.blabla, qu'il ne garde pas ses retraités - voire ne garde pas ses chats dès que leur rendement diminue ou qu'un problème sanitaire coûte...

On va mettre de côté les cas des éleveurs dont la motivation est essentiellement économique, et s'ils ont aimé leurs chats un jour, c'était il y a longtemps : ceux-là, la plupart du temps, tout le monde est d'accord pour leur taper dessus et personne ne prend leur défense. Mais il y a des cas aussi où #m...# on tape sur des gens qui essaient juste de vivre leur passion.

Seulement voilà, y'a toute une série de choix qu'on est amené à faire, et selon son optique, ce qui est "bien" pour les uns devient "mal" pour les autres.
petit florilège en vrac :
- chez Machine, tu sais quoi ? les chats sont tous parqués ; en enclos ou dans une pièce. Ne sortent jamais ; sauf pour les visites, tu penses bien !

- Chez Truc, c'est pas compliqué, tout le monde vit ensemble et vogue la galère. Je te dis pas sur un plan sanitaire, faut pas qu'un problème lui tombe dessus, il pourra pas gérer. J'sais même pas comment il peut être sûr que les chatons sont bien de tels ou tels parents...

 

- T'as vu, MuchMuch a importé un chat de lignées "Blablabla". Comme si y'en avait pas assez, des "Blablablas", franchement ! quitte à importer, il aurait pu faire l'effort de chercher du sang neuf !!!

- C'est pas vrai : tu te rappelles Machin-chose ? Ben elle a fait venir un chat, j'ai JAMAIS entendu parlé des lignées dans le pédigrée ! que des chats inconnus, de Techquie etc : encore un beau croisé Persan/Coon qu'on veut nous faire prendre pour un sib ! Non mais je te jure, y'a pourtant de belles lignées bien établies, qu'avait-elle besoin d'aller chercher "ça" ?

 

Je vous épargne le reste, mais voilà, quoi qu'on fasse, y'a toujours une personne (bien attentionnée, évidemment) pour voir la mauvaise part du choix.

 

Petit essai pratique : quels sont les choix à faire ?

 

1. avoir, ou pas, son mâle.

=> En avoir un = gérer le marquage urinaire(°), satisfaire ses pulsions hormonales en lui offrant suffisamment de possibilités de saillies(*) avec pour conséquence (°)une gestion de l'hygiène de la maison et (*)avoir suffisamment de femelles (2-3 par mâle minimum !) OU proposer des saillies extérieures (et se faire critiquer parce qu'on "vend" la semence de notre matou qu'on exploite honteusement pour se faire de l'argent).

=> ne pas en avoir = faire appel à des chatteries "amies" pour des saillies extérieures. C'est compliqué sur un plan pratique, surtout dans les régions où les distances deviennent problématiques ; mais c'est aussi compliqué parce qu'on devient tributaire des conditions posées par les éleveurs des mâles, et parfois, c'est juste pas tenable.


2. combien de chats ?

1 femelle ? 2 femelles ? 3 femelles ? plus ?
=> Plus on en a, plus il y aura de portées à gérer ; plus on aura la possibilité d'ouvrir le pool génétique en variant les mariages ; mais plus on tend vers une surpopulation au sein de l'élevage.
=> Pas beaucoup de femelles = refaire constamment les mêmes mariages (et ça, c'est critiquable aussi !)

 

3. où ?

eh oui, où "ranger" ses chats ?
=> Dans la maison, tous ensemble, parce que c'est comme ça que c'est "normal" ! Sauf que c'est bien beau d'imaginer que notre petit monde va vivre dans la (petite) maison (dans la prairie), mais la réalité n'est pas toujours arrangeante : marquage, conflit, maladies...
Il faut souvent jongler quand le nombre de chats augmente.
Et connaître le fonctionnement du chat en groupe pour pouvoir tenter de conserver une ambiance vivable pour tous. Sauf que là, on en vient à prendre en compte des facteurs qui vont bien compliquer l'élevage : la femelle "alpha" doit avoir ses bébés en premier (tant pis, la jeunette devra attendre que "la vieille" soit prise !) ; le mâle alpha (neutré ou pas !!!) doit passer en premier sur la femelle (c'est ballot, c'est pas le mariage prévu ?!?) s'il est actif (sinon, gare à la bagarre avec le prince pas si charmant qui pique les nanas !) = il faut "désactiver" les mâles (implants ; critiquables aussi !), ou s'arranger autrement (double-mariage avec recherche de parenté ; spécial, quand on y pense - donc critiquable !!! / isolement des matous, critiquable aussi !).

=> Chacun dans son coin (chenils, enclos, pièces séparées) : c'est maaaaal. Je moque, mais je suis d'accord, je n'aime pas ça, l'idée d'isoler un chat (ou deux ou trois, peu importe). Pas à long terme en tout cas. Et pourtant, c'est ce que je suis amenée à faire avec Zeph, tant que Gibbs ne l'accepte pas (on espère la situation temporaire, mais c'est un temporaire de plusieurs mois !). Et sur un plan sanitaire, c'est incomparablement plus sain et plus simple ! Oui, mais, est-ce une "belle vie" pour les chats ?

4. et le budget ?
Oui, là aussi, il faut faire des choix à un moment : comment s'offrir le luxe d'aller chez le véto (pour un petit truc) quand les "petits trucs" se multiplient (en lien avec le nombre de chats) ? Heureux ceux qui peuvent dépenser sans compter, ils sont peu. J'étais de ceux-là tant que mes chats n'étaient que 4-5.
Là à 8, je réfléchis un peu avant de mettre le chat dans la caisse de transport... (pour les "petits trucs", hein !). Mais du coup, ça pousse à reporter les dépistages par exemple, au mois prochain - ou à l'année prochaine, après tout : au bout de 3 dépistages, on se dit que le 4ème peut attendre un peu... et là encore, c'est un coup à se faire critiquer !
Ceci dit, certains doivent faire le choix entre dépistages et "gros trucs" : on dépasse un peu les dates de vaccins, voire, on ne les fait plus (après tout, ce n'est pas obligatoire !!!) ; on se débrouille pour les petits bobos, sans le véto. On ne garde pas les chats fragiles ou qui ont besoin d'un traitement à vie. On ne garde pas les retraités. On ne rachète pas de nouveaux chats, on garde sur les portées, ou au contraire, on vend tout pour faire rentrer les sous.
Comment critiquer cela ?

 

5. les retraités ? la relève ?

Retraités ou relève, il faudra bien choisir ! difficile à un moment d'avoir 15 chats avec 6 retraités, 5 jeunes pas en âge de reproduire, et finalement, juste 1 mâle et 3 femelles pour "faire tourner la baraque" !
Alors replacer ? garder ? c'est quoi, la "bonne" solution ?

 

6. les expos ?
Je n'en fais pas, j'ai horreur de ça, à titre personnel (agoraphobe sur les bords, et misanthrope au milieu ? ou l'inverse ???), mais pas seulement.
Ce n'est pas que j'ai peur que mes chats déplaisent : je suis critique envers mes chats, et sans prétendre avoir l'oeil, j'ai vu des chats titrés (lourdement) qui n'étaient pas si chouettes que cela ; bref, je pense être assez lucide sur la qualité de mes chats pour savoir qu'ils ont leur chance en expo. Mais je n'aime pas cela. Alors c'est mal de ne pas sortir en expo, parce que c'est mal de ne pas jouer le jeu, de ne pas aller se comparer aux autres etc, de ne pas aller confronter ses chats aux regards des garants des standards
Perso, je trouve que c'est mal d'imposer des journées en cage dans ces ambiances contre-nature à des animaux sensibles au bruit et au stress comme les chats, dans un but de "j'suis l'plus beau", après un toilettage artificiel bourré de produits chimiques.

 

7. les priorités du "plan d'élevage"

Un "bon éleveur" a un programme d'élevage. C'est un fil conducteur, le "pourquoi du comment", qui répond à plusieurs questions essentielles :
- pour quelles raisons avoir des chatons (économiques ? hobby perso ?... ) ?
- Pour qui avoir des chatons (pour des particuliers, ou pour des éleveurs ? ou pour... les juges des expos ???)
- avec quels chats ? quid des chats à défauts ? mais aussi, quid du patrimoine génétique qu'il ne faut pas restreindre sous peine de préparer un futur avec des mariages à 30, 50% de consanguinité à terme !!!
- avec quelles priorités ? santé ? beauté ? caractère ?
Toute priorisation est forcément critiquable !

 

 

Prenez ces 7 points, et voyez la somme de choix - tous critiquables !!!- qui s'offrent aux éleveurs : ça file le vertige quand on est concerné !
C'est impossible d'échapper aux critiques des uns et des autres. Mais c'est ridicule aussi, du coup, de chercher à critiquer les uns ou les autres !!! La vraie question, c'est plutôt celle de l'honnêteté qui sous-tend les choix faits, non ?

 

 

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