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Conseils pratiques

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ÉLEVAGE ET CONSANGUINITÉ

 

 

La consanguinité est une réalité en élevage. C'est même le B.A.-BA de l'élevage.
 

Le calcul de la consanguinité est complexe. Personnellement, je ne sais pas le faire, et je me fie au calculateur disponible sur la base de données de Pawpeds.com
Ce taux de consanguinité représente la chance (ou le risque) que pour une paire d'allèles définissant un gène, les deux allèles du gène soient issus du même chat.
Ce "même chat" peut être un parent direct, ou au contraire un ancêtre lointain. On peut avoir un fort taux de consanguinité chez un chat alors que ses parents semblent de lignées différentes.

Plus le taux est élevé, plus la chance (statistique) d'avoir deux allèles identiques pour chaque gène est élevée.
Cela renforce certains traits. Traits morphologiques, mais pas seulement.

Dans une "race", on va avoir très envie de garder (et de forcer) des traits morphologiques.
On appelle ça "le type", et c'est ce qui fait qu'un Sphynx va avoir une tête de Sphynx, un Maine Coon une tête de Maine Coon etc.


Comme aurait pu dire Coluche, sans consanguinité, on aurait l'air con à attendre que nos chatons ressemblent à quelque chose.

Alors... je ne suis pas la seule en Sibérien, mais moi, la consanguinité, j'aime pas. Mais pas du tout.


On a la chance carrément incroyable de travailler avec une race naturelle, dont on trouve des représentants "dehors", et on a bien constaté que ces chats sont suffisamment typés pour ne pas avoir à en rajouter en sur-sélectionnant.

On peut "accumuler" les bons allèles dans une lignée par un autre biais que la consanguinité : marier des chats présentant des traits similaires (et recherchés), mais issus de chats non apparentés. Ainsi, on produit des chatons dont les gènes sont codés par des allèles donnant les mêmes résultats, mais sans être strictement identiques.
Mais c'est long, c'est un travail de fourmi, qui nécessite de pouvoir suivre les portées et les chatons, pour voir les gènes qui passent : il faut accepter d'attendre. Il faut aussi accepter de se tromper (ce n'est pas parce que deux parents sont "beaux" que les chatons le seront - la consanguinité est plus "sûre" de ce côté).

Évidement, si on court après le type, on va plus vite en "resserrant" le code génétique par la consanguinité, plutôt qu'en sélectionnant lentement des chats génétiquement étrangers les uns au autres mais dont le codage génétique donne le même résultat.
Cette seconde façon de procéder permet de regrouper dans les chatons des allèles différents mais similaires.

Pour moi, c'est essentiel : on ne travaille que sur ce qu'on voit (le type) ou ce qu'on connaît de la lignée (principales maladies).
Mais on ne "voit" pas l'immunité, la longévité, ce genre de choses.

Dans la plupart des groupes d'animaux, il y a des "pare-feux" anti-consanguinité. Le mâle dominant va chasser ses fils ; les mères vont éloigner leurs filles. Bien entendu, ce n'est pas systématique, mais c'est suffisamment appliqué pour que, quand une population est assez représentée dans une zone géographique, le brassage génétique soit favorisé.

Si la nature favorise le brassage, c'est que c'est un plus pour la survie de l'espèce. Plus de choix d'allèles pour composer les individus, plus d'options pour que ces individus s'adaptent.

Donc la consanguinité n'est pas quelque chose qui permet ce brassage, au contraire.
Après, tout dépend des priorités de chaque éleveur. Pour certains, c'est le type, parce qu'on élève des chats "de race", et que c'est la règle du jeu.

 

Mon problème, c'est que j'ai commencé par du Ragdoll : la race a été bâtie sur 4 chats à l'origine. Il y a eu quelques apports ensuite, mais globalement, alors que le Ragdoll est une race récente et est maintenant répandue, il n'est pas rare de trouver des portées qui dépasse les 35% de taux de consanguinité.
Concrètement, voici le genre de conséquences que cela peut avoir : Kéa, notre Ragdoll née en Nouvelle-Zélande, a été mariée à un chat Ragdoll né en France (plusieurs milliers de km entre les deux !!!), avec une vérification du pédigrée sur les générations indiquées. Après avoir découvert pawpeds et son calculateur, le mariage que j'ai réalisé en toute bonne foi affiche pourtant un taux de consanguinité explosif de 42 %.
Bilan ? Pas beau : sur ses 3 chatons, un est décédé à l'âge de 16 mois d'une amyloïdose rénale, sans doute d'origine génétique...

J'ai quitté le Ragdoll rapidement, parce que justement, pas assez "naturel" pour moi. Le Sibérien me convient justement parce que c'est un chat "moyen", au sens "juste milieu", et surtout rustique, costaud !
Tant pis si mes chatons ne sont pas assez ceci ou cela. Je continue à vérifier la consanguinité des mariages que je fais, et refuse d'entrer dans les programmes d'inbreeding (consanguinité).

Ce qui est étonnant, c'est que même en travaillant en consanguinité, les éleveurs concernés diluent ensuite la consanguinité en mariant avec des chats non apparentés.
Où se trouve donc l'intérêt ? Puisque les descendants sont dilués de toute façon ensuite, à quoi sert de produire une ou deux ou trois portées consanguines ?
Ca sert à garder une "bombe" qui sera fortement consanguine dedans, et qui montrera un super type dehors. En route pour les expos et les podiums.
Mais que se passe-t-il pour les frères et soeurs tout aussi consanguins, qui seront placés en famille ?

Il me paraît plus utile de diffuser des gènes variés, mais donnant au final une morphologie satisfaisante, plutôt que diffuser des copies conformes. Enfin, c'est mon avis.

 

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